En partenariat avec la DAAC - Délégation Académique à l'éducation artistique et à l'Action Culturelle de Lyon et le Lugdunum Musée et théâtres Gallo-Romains, plus de 60 professionnels de l’éducation formelle et non-formelle ce sont réunis le 16 octobre dernier pour soutenir l’enseignement à la préservation du patrimoine culturel !
Le 16 octobre 2024, une journée de sensibilisation et de partage des résultats du projet PITCHER s'est tenue à Lyon, réunissant des enseignants, des chercheurs, des médiateurs d’institutions muséales et des passionnés du patrimoine culturel. Organisé par le Laboratoire de Recherche de l'ENSP, la DAAC de Lyon et le Musée et Théâtres Gallo-Romains de Lugdunum, cet événement a rassemblé une communauté engagée autour de la protection et la valorisation du patrimoine culturel, en particulier face aux enjeux du pillage archéologique et du trafic illicite des biens culturels.
L’événement a débuté par une présentation de Laura FOULQUIER (chargée de mission mémoire patrimoine et architecture, DAAC de Lyon) sur la notion de patrimoine culturel, soulignant que le patrimoine n’est pas seulement un héritage matériel, mais aussi un reflet de notre identité collective. Corinne CHARTRELLE (experte de la lutte contre le trafic de biens culturels, LRENSP) a ensuite pris la parole pour détailler les missions de l'Office Central de Lutte contre le Trafic de Biens Culturels. Acteur majeur de la protection du patrimoine en France, cet office de police judiciaire utilise des outils modernes tels que les bases de données TREIMA et ARTEFACT pour surveiller les objets culturels et détecter les trafics. L’importance de ces outils est d'autant plus renforcée de nos jours par l’utilisation de l’intelligence artificielle, qui permet d’accélérer la traçabilité des objets en question. Bien qu’aidés par les nouvelles technologies, les services de police ne peuvent à eux seuls empêcher le trafic, d’où la nécessité d’une approche holistique pour protéger notre patrimoine commun.Ainsi le projet PITCHER, comme l'ont expliqué les intervenants, vise à sensibiliser les jeunes générations à la préservation du patrimoine grâce à des Ressources Educatives Libres (REL) spécialement conçues pour les enseignants et les médiateurs culturels. Les conférences de cette journée ont permis aux participants de découvrir des outils pédagogiques innovants, intégrant notamment des approches STEAM (Science, Technology, Engineering, Arts, Mathematics).
Nicolas ANGLES et Laurent SALVADOR (enseignants d’histoire et géographie, collège Hubert Reeves d’Epinac - lycée Gustave Courbet de Belfort) ont présenté comment intégrer ces ressources dans les programmes scolaires, dès le cycle 3, afin d’initier les élèves à la valeur patrimoniale des biens culturels et aux conséquences du pillage archéologique. Cette présentation a été complétée par celle d’Oriane ROUSSELET (archéologue et responsable des médiations culturelles sur le site de Bibracte), plaidant en faveur de projets multidisciplinaires entre les lieux d’éducation formelle et non formelle pour sensibiliser les apprenants à la protection du patrimoine.
Au-delà des présentations, la journée a également inclus des ateliers pratiques. Les participants ont eu l’opportunité de poser leurs questions aux experts sur la mise en œuvre des ressources présentées, tout en découvrant dix des dix-sept ressources éducatives développées dans le cadre du projet PITCHER. Ces REL, conçues en fonction des curricula de différents pays partenaires du programme Erasmus +, sont pensées pour s’adapter aux cours de langue, d’histoire-géographie, d’éducation morale et civique, ou encore de sciences politiques et de géopolitique. Elles sont disponibles gratuitement en ligne, https://www.pitcher-project.eu/educationalmaterials?lang=fr , en plusieurs langues et permettent d’amorcer une séquence pédagogique sur la préservation du patrimoine culturel, les pays en conflit, l’histoire antique et contemporaine, l’art et les courants artistiques.
Ces échanges ont été enrichis par une visite guidée du Musée et Théâtres gallo-romains de Lugdunum, offrant aux participants une immersion concrète dans l’histoire locale. Cette approche pratique renforce l'idée que la sensibilisation au patrimoine culturel ne doit pas se limiter à des discours académiques, mais doit également s'incarner dans des expériences vécues. Le choc esthétique provoqué par la découverte d'objets anciens peut être un puissant levier pour susciter l'intérêt et le respect du patrimoine.
L’événement de Lyon a été bien plus qu'une simple présentation des résultats du projet PITCHER. Il a constitué un appel à l'action pour tous les acteurs de l'éducation et de la culture. La protection du patrimoine culturel étant un enjeu collectif qui nécessite l'implication de chacun, qu'il soit enseignant, étudiant ou professionnel du secteur. La prise de conscience des dangers qui menacent notre héritage culturel et la valorisation des bonnes pratiques sont des étapes essentielles pour garantir que les trésors de notre passé continuent d'inspirer les générations futures.
Nous espérons que cette initiative en région Auvergne-Rhône-Alpes sera le point de départ d’un mouvement plus vaste, mobilisant davantage de personnes autour de la protection et de la valorisation de notre patrimoine culturel. Nous invitons tous ceux qui souhaitent en savoir plus à se saisir des REL et à nous rejoindre dans cette sensibilisation d’ampleur.
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